Sur le mensonge, Saint Augustin


 

Sur le mensonge, Saint Augustin

- Sur le mensonge, Laurence Devillairs - Études

« Le menteur aime a mentir et goute intérieurement le plaisir de le faire. » Augustin est le penseur du péché et non de la faute : le péché est toujours intentionnel tandis que la faute est le plus souvent fortuite, accidentelle. C’est en toute connaissance de cause que celui qui peche choisit le pire, ajoutant ainsi a l’acte le plaisir pris a le commettre. C’est donc l’intention qui compte, car on ne fait jamais le mal par ignorance.

C’est elle qui permet de juger de la bonté ou de la perversité d’une action. Augustin sonde les reins et les coeurs, traque les véritables motifs, et en cela, invente l’intériorité, ses secrets et ses mensonges.

Mentir est toujours une affaire de conscience et non de circonstances. Par conséquent, rien ne peut excuser le mensonge :il est mort de l’âme et corruption, plaisir pris a faire ce qui est mal. Doctrine sévere ? Trop rigide pour etre suivie ? Mais on ne juge pas la vérité d’une doctrine a la difficulté de sa mise en pratique : ce ne sont pas les faits qui déterminent le droit mais le droit qui autorise a juger des faits. Ce n’est pas parce que c’est exigeant que ce n’est pas nécessaire. Certes, Augustin est sévere. Mais c’est en cela que réside sa force et la lumiere dont est empreinte sa doctrine de la grâce : celle-ci n’est pas seulement ce qui nous aide a bien agir ; elle est ce sans quoi il nous est impossible d’accomplir la moindre bonne action. Dieu change avant tout les coeurs et pas seulement les actes. En cela, comme l’indique la présentation de cet ouvrage, la postérité d’Augustin, « comme docteur de l’Église et comme philosophe est presque sans égale dans le monde occidental ».

Laurence Devillairs